Quelques instants avant le crash du vol Jeju Air 2216, un passager a envoyé un message à un ami affirmant que le Boeing 737-800 avait heurté un oiseau.
« Attends une minute… Nous ne pouvons pas atterrir parce qu’un oiseau (ou des oiseaux) s’est pris dans notre aile », a écrit le passager à 9h00 heure locale sur KakaoTalk, une plateforme de messagerie sud-coréenne, selon des messages largement diffusés dans les médias sud-coréens, y compris JTBC, une filiale de CNN.
« Depuis quand ? » a demandé l’ami.
« Juste maintenant… Dois-je laisser mes dernières paroles ? » a répondu le passager avant que le contact ne soit perdu.
Enquête sur les causes du crash
Le possible impact avec un oiseau, l’absence de déploiement du train d’atterrissage et la barrière en béton pourraient tous avoir contribué à cet accident aérien, qualifié de plus meurtrier en Corée du Sud depuis 1997. Cependant, les causes exactes restent à déterminer, et les conclusions pourraient prendre des mois.
Les autorités américaines, dont le National Transportation Safety Board (NTSB), Boeing et la Federal Aviation Administration (FAA), collaborent avec le Bureau d’enquête sur les accidents ferroviaires et aériens de la Corée du Sud pour obtenir plus d’informations.
Un bilan solide pour le Boeing 737-800
Malgré ce crash, le Boeing 737-800 dispose d’un excellent bilan en matière de sécurité. Selon les données de Boeing (1959-2023), il n’a enregistré que 10 accidents mortels ayant endommagé des appareils au-delà de toute réparation, l’un des taux les plus bas de l’industrie par rapport au nombre de vols effectués.
Une déclaration de « Mayday »
Selon le ministère sud-coréen des Transports, le pilote a signalé une urgence et a tenté un go-around après avoir été averti d’un risque de collision avec des oiseaux.
« Mayday, Mayday, Mayday », a déclaré le pilote à trois reprises en mentionnant une collision avec un oiseau et son intention de remonter pour réessayer un atterrissage.
Fréquence accrue des collisions avec des oiseaux
Selon la FAA, de 1988 à 2023, les collisions avec des oiseaux ont tué 491 personnes et détruit plus de 350 avions à travers le monde. Aux États-Unis, ces collisions ont causé 76 décès et détruit 126 avions durant la même période.
Pourquoi le train d’atterrissage ne s’est-il pas déployé ?
Les images diffusées montrent l’avion glissant sur son ventre à grande vitesse, heurtant un talus et s’embrasant.
Le train d’atterrissage, indispensable pour le décollage et l’atterrissage, ne semble pas avoir été déployé. Selon Erika Armstrong, ancienne pilote, déployer manuellement le train sur un Boeing 737 nécessite du temps et de l’effort, ce qui pourrait avoir été impossible dans l’urgence.
Une barrière en béton controversée
Un autre point de discorde est la barrière en béton située à l’extrémité de la piste, sur laquelle l’avion s’est écrasé.
Critiques d’experts
Selon Shawn Pruchnicki, expert en sécurité aérienne :
« Une barrière en béton garantit des destructions et des pertes humaines. Ce choix est irresponsable. »
L’FAA exige que les pistes soient entourées de zones de sécurité sans obstacles majeurs.
Prochaines étapes et enquêtes en cours
Les enregistreurs de vol et les enregistreurs vocaux, également appelés boîtes noires, ont été récupérés. Ces données seront cruciales pour déterminer les causes exactes de l’accident.
Conformément à l’Annexe 13 de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), un rapport préliminaire doit être publié dans les 30 jours suivant l’accident, et un rapport final dans l’année.
Les autorités sud-coréennes inspectent également les 101 Boeing 737-800 en service dans le pays.
Leçons à tirer
Bien que les conclusions soient encore à venir, les experts rappellent que les voyages aériens restent sûrs malgré de tels incidents. Selon Hassan Shahidi, président de la Flight Safety Foundation, la Corée du Sud dispose de systèmes de gestion de la sécurité exemplaires et d’un excellent bilan en matière d’audits internationaux.
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