Boeing prévoit de livrer le premier 777x à Lufthansa en 2026

Boeing prévoit de livrer le premier 777x à Lufthansa en 2026

Boeing a confirmé que Lufthansa serait la première compagnie aérienne à exploiter le très attendu Boeing 777-9 dans le cadre du programme Boeing 777X. Cette annonce clarifie les spéculations qui ont eu lieu pendant des années concernant la livraison de l’appareil, qui a subi de nombreux retards en raison de problèmes persistants de certification et de production.

Boeing confiant dans une livraison à l’été 2026 malgré des retards

Lors d’une récente conférence téléphonique sur les résultats financiers, le PDG de Boeing, Robert Kelly Ortberg, a réitéré que la société était en bonne voie pour livrer le premier 777X à Lufthansa d’ici 2026, malgré les revers passés. Ortberg a reconnu que des défis persistaient, notamment en ce qui concerne la certification des sièges, mais s’est dit optimiste quant à leur résolution.

« En fait, la première livraison de 777X est destinée à Lufthansa », a déclaré M. Ortberg lors de l’appel. Il a souligné que même si les problèmes de sièges ont été problématiques, Boeing est conscient des exigences relatives aux livraisons de Lufthansa et travaille activement à les résoudre.

Lufthansa s’attendait initialement à recevoir le 777X début 2025. Cependant, le transporteur allemand a désormais révisé ses prévisions de livraison à l’été 2026. Lufthansa, client de lancement du 777X, a commandé 27 appareils et reste impatient de les intégrer à sa flotte.

Retards dans la certification des places assises : un défi majeur

L’un des problèmes majeurs qui affecte la livraison du 777X est la certification par la FAA des sièges de classe affaires « Allegris » de Lufthansa. Ces sièges ont également entraîné des retards dans les livraisons du 787 Dreamliner de Boeing. Le 777X présente un design intérieur plus complexe, ce qui a rendu le processus de certification des sièges plus difficile.

Boeing a inclus la certification des sièges dans le cadre du programme de certification des avions plus vastes et reste confiant que ces obstacles seront levés avant la livraison initiale de l’avion.

Les essais en vol reprennent après un problème de liaison de poussée

Le Boeing 777X a récemment repris ses essais en vol après une suspension de cinq mois causée par une défaillance de la biellette de poussée. Le problème, détecté pour la première fois lors d’une maintenance de routine, a ensuite été découvert sur deux autres avions d’essai, ce qui a entraîné une interruption temporaire des essais depuis septembre 2024.

Ortberg a assuré aux investisseurs que Boeing avait identifié le problème et s’efforçait de le résoudre. La reprise récente des essais en vol est une étape positive, mais de nouveaux retards restent possibles si de nouveaux problèmes techniques surviennent. Cette incertitude a alimenté les spéculations sur la capacité de Boeing à respecter l’objectif de livraison de 2026.

Forte demande : qui sera le prochain à recevoir le 777X ?

La position de Lufthansa en tant que client de lancement n’est pas sans concurrence. De grandes compagnies aériennes comme Emirates et Qatar Airways ont également manifesté leur intérêt à être parmi les premières à recevoir l’appareil. Boeing a actuellement 481 commandes non honorées pour le 777X émanant de 14 clients différents, ce qui reflète une forte demande malgré les défis du programme.

Les difficultés financières de Boeing : une perte de 3,8 milliards de dollars au quatrième trimestre

Les retards du programme 777X ne sont qu’une partie des difficultés financières plus vastes de Boeing. L’entreprise a déclaré une perte de 3,8 milliards de dollars au quatrième trimestre 2024, en grande partie due à une grève des machinistes et à des problèmes persistants sur plusieurs programmes d’avions.

Boeing a été confronté à des défis importants depuis l’immobilisation de son 737 MAX à la suite de deux accidents mortels en 2019. En 2024, Boeing a enregistré une perte annuelle stupéfiante de 11,8 milliards de dollars, la plus importante depuis 2020. Les difficultés financières ont été exacerbées par la grève de près de deux mois à l’automne 2024, qui a interrompu la production des avions Boeing 737 MAX, 767 et 777.

En janvier 2024, le programme 737 MAX a connu un incident de sécurité lorsqu’un panneau de protection de porte s’est détaché pendant le vol. Cet incident a mis en évidence les problèmes de fabrication et de sécurité en cours, compliquant encore davantage les efforts de récupération de Boeing.

Quelle est la prochaine étape pour Boeing et le programme 777X ?

Malgré les difficultés rencontrées, Boeing reste déterminé à assurer le succès du programme 777X. Avec la reprise des essais en vol et les efforts en cours pour résoudre les problèmes de certification des sièges, l’entreprise entend rester sur la bonne voie pour une livraison à Lufthansa en 2026. Cependant, compte tenu des retards et des difficultés financières de Boeing, de nombreux experts du secteur restent prudents quant à la tenue du calendrier.

De son côté, Lufthansa a exprimé sa confiance dans la capacité de Boeing à tenir ses engagements. Jens Ritter, PDG de Lufthansa, estime que le 777X jouera un rôle crucial dans l’expansion future de la flotte de la compagnie aérienne et dans son efficacité opérationnelle. D’autres compagnies aériennes suivent également de près les progrès réalisés, car leurs propres calendriers de livraison dépendent du respect des engagements de Boeing.

Un équilibre entre défis et demande

Le programme Boeing 777X reste un élément essentiel de la stratégie à long terme de Boeing, mais il constitue également une source majeure de pression financière et opérationnelle. Face à la forte demande des compagnies aériennes et aux efforts continus déployés pour remédier aux problèmes techniques, l’entreprise emprunte un chemin complexe vers son objectif de livraison en 2026. Pour Lufthansa et d’autres clients, l’entrée en service réussie du 777X pourrait offrir une expérience passagers améliorée et des performances opérationnelles améliorées, mais seulement si Boeing parvient à maintenir le cap.

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