L’Association internationale du transport aérien (IATA) a fait état plus tôt ce mois-ci de 1,7 milliard de dollars de fonds de compagnies aériennes actuellement bloqués dans leurs pays de vente, soit une baisse par rapport au début du mois d’avril de cette année.
Que sont les fonds bloqués ?
Les fonds bloqués sont un phénomène dans lequel les compagnies aériennes ne peuvent pas rapatrier les fonds des activités de vente. Cela peut parfois être dû à l’épuisement des réserves nationales, ce qui rend impossible l’allocation de devises étrangères aux compagnies aériennes respectives.
Selon l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA), ce phénomène est courant en Afrique, où de sérieuses inquiétudes ont été soulevées par un certain nombre de compagnies aériennes concernant le problème croissant de l’impossibilité d’accéder aux fonds dans plusieurs pays africains. Cela peut affecter la viabilité commerciale des services et peut entraîner une réduction des fréquences ou l’arrêt des opérations.
Neuf pays représentent 83 % des fonds bloqués
L’IATA a identifié qu’au cours des six derniers mois, bien qu’il y ait eu une réduction significative des fonds bloqués en général, neuf pays représentent 84 % des fonds bloqués dans leur ensemble. Les valeurs ci-dessous sont toutes exprimées en USD :
Pakistan
Montant détenu : 311 millions de dollars
Mois de détention : 48
Zone XAF
(Union monétaire de l’Afrique centrale – composée du Cameroun, de la République centrafricaine, du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale et du Gabon)
Montant détenu : 235 millions de dollars
Mois de détention : 60
Bangladesh
Montant détenu : 196 millions de dollars
Mois de détention : 47
Algérie
Montant détenu : 193 millions de dollars
Mois de détention : 24
Liban
Montant détenu : 142 millions de dollars
Mois de détention : 60
Mozambique
Montant détenu : 127 millions de dollars
Mois de détention : 47
Angola
Montant détenu : 80 millions de dollars
Mois de détention : 36
Érythrée
Montant détenu : 75 millions de dollars
Mois détenu : 96
Zone XOF
Union monétaire ouest-africaine (composée du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo).
Montant détenu : 73 millions de dollars
Mois détenus : 12
L’AFRAA a joué un rôle essentiel dans la défense des intérêts des pays où les compagnies aériennes peuvent être exposées à l’inaccessibilité des fonds pour dialoguer avec les parties prenantes. C’est le cas lorsque les pays en défaut de paiement échappent au contrôle des autorités compétentes.
L’AFRAA a fait valoir que toutes les compagnies aériennes doivent avoir la priorité pour accéder à leurs fonds, garantir la poursuite de la croissance et du développement des lignes aériennes et garantir que les compagnies aériennes continueront à exercer leurs activités dans les pays concernés. Certaines de leurs principales initiatives comprennent :
- Un engagement régulier avec les parties prenantes concernées pour garantir la mise en place de plans et de processus
- Élaborer et établir des accords pour que les compagnies aériennes puissent rapatrier régulièrement des fonds
- Collaborer avec les autorités pour assurer le cloisonnement des dettes héritées
- Collaborer aux efforts déployés au sein des pays pour les parties prenantes concernées (il peut
- s’agir du tourisme ou de l’industrie, par exemple)
- Collaborer avec les autorités aéronautiques locales
- Fournir une approche commune aux autorités et aux partenaires tels que l’IATA
Soutenir le développement des lignes et des compagnies aériennes garantira un transport aérien commercial adéquat pour les résidents et les touristes dans ces pays généralement plus pauvres.
En garantissant aux compagnies aériennes une certaine forme de protection dans ces situations, on peut, en retour, contribuer au développement de la croissance et du tourisme.
L’IATA a continué d’appeler les gouvernements à supprimer les obstacles pour les compagnies aériennes qui tentent de rapatrier les revenus de la vente de billets conformément aux accords internationaux et aux obligations des traités.
Le Nigeria se sent sous pression
Plus tôt cette année, le Nigéria a été en première ligne d’un défi similaire, avec 850 millions de dollars de fonds bloqués.
Cela a suscité de vives inquiétudes pour les opérations aériennes. Les transporteurs qui ont dû faire face à des problèmes persistants pour rapatrier les dollars américains ont vu plusieurs compagnies aériennes réduire leurs opérations et même cesser leurs activités dans le pays.
Le pays a rapidement redressé la situation des compagnies aériennes concernées, 98 % des fonds bloqués ayant été débloqués en avril.
Au moment du rapport de l’IATA, il ne restait que 19 millions de dollars, et ce montant a été retenu en raison de problèmes de vérification en cours avec la banque centrale du pays.
« Nous félicitons le nouveau gouvernement nigérian et la Banque centrale du Nigéria pour leurs efforts visant à résoudre ce problème.
Les Nigérians et l’économie bénéficieront tous d’une connectivité aérienne fiable, pour laquelle l’accès aux revenus est essentiel. Nous sommes sur la bonne voie et exhortons le gouvernement à liquider les 19 millions de dollars restants et à continuer de donner la priorité à l’aviation. »
L’avis d’un analyste
Pratap John du Gulf Times a analysé les défis auxquels sont confrontées les compagnies aériennes lorsqu’elles ne peuvent pas rapatrier les revenus gagnés dans des pays où les liquidités sont limitées.
Les compagnies aériennes comptent sur les revenus de la vente de billets pour gérer leurs opérations quotidiennes, payer leurs dettes existantes et financer de nouveaux investissements (tels que de nouveaux avions, du marketing, etc.).
Si les pays souhaitent voir les compagnies aériennes diversifier leurs opérations, par exemple en introduisant de nouvelles lignes ou en augmentant leurs capacités et leurs fréquences, une meilleure gestion des liquidités est essentielle à cette croissance.
Lorsque les compagnies aériennes sont confrontées à des fonds bloqués, cela peut freiner les investissements futurs et perturber les flux de trésorerie, ce qui a un impact négatif sur les performances financières globales.
Depuis un certain temps, l’IATA exhorte les gouvernements à débloquer des fonds pour garantir que des politiques uniformes favorisent un accès équitable à tous les marchés internationaux.
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